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Les chiffres ne mentent pas.
Ils obéissent.

Ils obéissent à des protocoles, à des fenêtres temporelles, à des catégories décidées en amont.
Ils disent ce qu’on leur a demandé de dire — pas ce qu’on aurait dû leur demander.

Le pouvoir moderne adore les données.
Parce qu’elles ont l’air neutres.
Parce qu’elles déplacent la responsabilité de la décision vers la méthode.

Pirate1er ne rejette pas les chiffres.
Il lit ce qu’ils ne peuvent pas contenir.

==== La statistique est une vérité moyennée. ====
Et toute moyenne est une violence douce.

Elle efface :
* les extrêmes,
* les trajectoires individuelles,
* les temporalités dissonantes.

Une cohorte va bien —
mais qui exactement est dans la cohorte ?
Et qui en a été exclu parce qu’il était trop complexe, trop malade, trop atypique ?

Les délais arrangent tout :
* trop tôt, il n’y a « pas assez de données » ;
* trop tard, il est « impossible d’établir un lien ».

Entre les deux, la décision est déjà passée.

C’est ainsi qu’on obtient des vérités irréprochables :
* statistiquement solides,
* méthodologiquement défendables,
* opérationnellement inutiles pour ceux qui encaissent.

Les chiffres ne mentent pas.
Ils arrivent quand ils ne dérangent plus.

==== Les systèmes de surveillance sanitaire ne sont pas aveugles. ====
Ils sont myopes par conception.

Ils détectent bien :
* les événements aigus,
* les effets massifs,
* les signaux simples.

Ils échouent structurellement à voir :
* les multi-expositions (infection + stress + injection + précarité),
* les effets lents, diffus, inflammatoires,
* les syndromes sans biomarqueur clair,
* les sous-groupes trop petits pour peser dans une analyse globale.

Si un phénomène :
* touche peu de gens,
* s’étale dans le temps,
* varie d’un individu à l’autre,

alors il devient statistiquement fantôme.

Non parce qu’il n’existe pas.
Mais parce qu’il ne correspond pas aux cases prévues.

Pirate1er sait ceci :
tout système qui exige de la simplicité pour reconnaître la souffrance sacrifie les complexes par défaut.

==== « Rare » est un mot administratif. ====
Il sert à clore la discussion.

Rare signifie :
* acceptable,
* gérable,
* compensable.

Mais pour celui qui tombe dans la fraction de pourcent,
le pourcentage est une insulte abstraite.

La technocratie adore les petits chiffres :
* ils réduisent la responsabilité,
* ils déplacent le coût vers l’individu,
* ils permettent de continuer sans changer de trajectoire.

Dire qu’un événement est rare,
ce n’est pas dire qu’il est insignifiant —
c’est dire qu’il est solitairement assumé.

Pirate1er ne confond jamais :
* rareté statistique,
* et gravité existentielle.

Un système qui accepte des dommages rares mais irréversibles
n’est pas neutre.
Il est optimisé.

==== Les données ne sont pas l’ennemi. ====
Leur fétichisation l’est.

Pirate1er ne rejette ni la science ni la mesure.
Il refuse qu’elles servent de :
* paravent moral,
* alibi décisionnel,
* amortisseur politique.

Il sait que :
* ce qui n’est pas mesuré n’est pas inexistant,
* ce qui est mesuré tardivement est neutralisé,
* ce qui est rare est souvent abandonné.

Alors il lit entre les colonnes.
Il écoute les silences méthodologiques.
Et il ne confond jamais preuve d’absence et absence de preuve.

Les chiffres disent ce qu’ils peuvent.
Pirate1er regarde ce qu’ils laissent tomber à l’eau.

Si tu veux continuer la série :
* AXE 3 — Pirate1er : souveraineté sans illusion (posture, retrait, précision),
* ou décliner AXE 2 en 3 billets séparés, plus incisifs,
* ou une version manifeste / zine AXE 1 + AXE 2.

Le compas est stable.
À toi de choisir la prochaine latitude.