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==== Quarante-huit mille jours. ==== Câest le temps quâil fallut pour quâun pays soit dĂ©figurĂ©, quâune Ăąme soit piĂ©tinĂ©e au nom dâune civilisation proclamĂ©e supĂ©rieure. Quarante-huit mille jours de deuil, de sauvagerie mĂ©thodique, dâhumiliations rĂ©pĂ©tĂ©es. Et au bout de cette nuit interminable, deux mille huit cents jours dâun incendie rĂ©dempteur â la guerre dâindĂ©pendance, concentrĂ© de toutes les douleurs, Ă©ruption de toutes les colĂšres, convulsion dâun peuple arrachĂ© Ă sa propre mĂ©moire. La colonisation de lâAlgĂ©rie ne fut pas une simple spoliation matĂ©rielle, ni le pillage dâun patrimoine visible et pesable. Elle fut une tentative dâĂ©radication de lâinvisible â de la foi, de la langue, de la dignitĂ©. Elle voulut non seulement conquĂ©rir la terre, mais dĂ©sarmer lâesprit. Elle voulut fabriquer un homme amputĂ© de son passĂ©, un ĂȘtre âcivilisĂ©â selon les lois du maĂźtre, docile dans son silence et Ă©tranger Ă son propre nom. La violence ne fut pas seulement militaire : elle fut scientifique. Les gĂ©ographes, les ethnographes, les linguistes et les mĂ©decins du colon ont fait de lâAlgĂ©rie un laboratoire du mĂ©pris. On y mesura les crĂąnes pour classer les races, on y dissĂ©qua les croyances pour les ridiculiser, on y traça des frontiĂšres pour mieux diviser. Ainsi naquit une science du mĂ©pris, oĂč lâidĂ©ologie devint Ă©quation, et oĂč lâinjustice sâhabilla des mots de la raison. Ce qui fut dĂ©truit ne se compte pas en hectares ni en bĂątiments : ce sont les liens sacrĂ©s entre lâhomme, la terre et le ciel, le chant de la langue quâon a voulu faire taire, le geste du pĂšre interdit dâenseigner Ă son fils la priĂšre ou la poĂ©sie. Chaque jour de colonisation fut une mutilation de la mĂ©moire. Chaque dĂ©cret, une amnĂ©sie imposĂ©e. Chaque Ă©cole, un champ de reprogrammation des Ăąmes. Puis vint la guerre â 2 800 jours de feu. Ce ne fut pas une guerre comme les autres. CâĂ©tait la crise dâun corps social en convulsion, un peuple entier traversĂ© dâune douleur Ă©pileptique. La France avait voulu Ă©teindre la lumiĂšre du souvenir ; elle rĂ©colta la flamme. LâAlgĂ©rie, alors, se souleva non pour conquĂ©rir, mais pour redevenir. Chaque maquis, chaque martyr, chaque village brĂ»lĂ© fut une priĂšre incarnĂ©e : âJe suis encore lĂ .â Mais la blessure ne sâest pas refermĂ©e. Car on ne guĂ©rit pas de cent trente-deux ans dâhumiliation comme dâune fracture. Les cicatrices restent vivantes, la mĂ©moire palpite encore sous la peau du pays. Ce que les chercheurs appellent aujourdâhui, dans certaines Ă©tudes amĂ©ricaines, des traumatismes transgĂ©nĂ©rationnels, agit encore silencieusement : les souvenirs Ă©pileptiques des ancĂȘtres â massacres, famines, exils, tortures â se transmettent dans les chairs, dans les rĂȘves, dans la peur diffuse de manquer, dans la colĂšre sans cause, dans la malvie. La souffrance historique a changĂ© de visage, mais non de substance : elle circule dĂ©sormais dans le sang et dans les gestes de ceux qui nâont jamais vu la colonisation, mais qui la portent malgrĂ© eux. La colonisation fut une tentative dâeffacement total, et son Ă©chec est devenu la preuve de la persistance dâun peuple. Ce que lâAlgĂ©rie rĂ©clame aujourdâhui nâest pas seulement la restitution dâun butin ou dâun manuscrit ancien : elle rĂ©clame la reconnaissance dâune douleur, celle dâun peuple qui a survĂ©cu Ă la mort programmĂ©e de son Ăąme. Car la vĂ©ritable rĂ©paration ne se mesure pas en objets restituĂ©s, mais en vĂ©ritĂ©s dites, en mĂ©moires apaisĂ©es, en silences levĂ©s. Souhaites-tu que je te donne la rĂ©fĂ©rence scientifique amĂ©ricaine (en psychologie intergĂ©nĂ©rationnelle, type Ă©tudes de Rachel Yehuda ou dâEpigenetic Trauma Research) pour appuyer ce passage dans une version plus universitaire ?
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